Programme JMC 2012
- Lundi 11 juin
- 11h00-13h30 : Accueil et repas
- 13h30-14h30 : Marc Tommasi - Tutoriel 1 (1/2)
Quelques éléments à propos de l'inférence grammaticale - 14h30-15h00 : Pascal Caron
Langages rationnels 1-non ambigus et extensions - 15h00-15h30 : Kevin Perrot
Selon Kadanoff, le sable est-il liquide ? - 15h30-16h00 : Pause
- 16h00-17h00 : Bruce Watson
New partial-derivatives-based NFA construction algorithm - 17h00-17h30 : Nadia Ouali Sebti
Conversion d’une expression rationnelle d’arbre en un automate - 17h30-18h00 : Vincent Carnino
Factorisations et automate universel des ω-langages - 18h30-20h30 : visite organisée
- Mardi 12 juin
- 9h30-10h30 : Marc Tommasi - Tutoriel 1 (2/2)
Quelques éléments à propos de l'inférence grammaticale - 10h30-11h00 : Pause
- 11h00-12h00 : Jean-Éric Pin
Le produit de concaténation et ses variantes - 12h00-12h30 : Fabien Durand
Decidability for morphic sequences - 12h30-14h30 : Repas
- 14h30-15h30 : Michel Rigo - Tutoriel 2 (1/2)
Autour des systèmes de numération abstraits - 15h30-16h00 : Vincent Nesme
Automates cellulaires linéaires réversibles et simulation - 16h00-16h30 : Pause
- 16h30-17h30 : Julien David
Énumération asymptotique des automates minimaux - 18h30-23h00 : dîner de gala
- 9h30-10h30 : Marc Tommasi - Tutoriel 1 (2/2)
- Mercredi 13 juin
- 9h30-10h30 : Michel Rigo - Tutoriel 2 (2/2)
Autour des systèmes de numération abstraits - 10h30-11h00 : Pause
- 11h00-12h00 : Émilie Charlier
Complexité syntaxique et numérations - 12h00-12h30 : Julien Provillard
Mode d'acceptation pour ω-langages - 12h30-14h30 : repas
- 14h30-15h30 : Nathalie Aubrun
Dynamique symbolique sur des groupes - 15h30-16h00 : Pause
- 16h00-16h30 : Yvan Le Borgne
Construction de systèmes dynamiques probabilistes pour des énumérations d'animaux dirigés - 16h30-17h00 : Benjamin Hellouin
Comportement asymptotique d'une famille d'automates cellulaires simples : résultats quantitatifs - 17h00-17h30 : Mohamed Dahmoune
Clone with Differentia over infinite alphabet is automatic
- 9h30-10h30 : Michel Rigo - Tutoriel 2 (2/2)
Tutoriels
Autour des systèmes de numération abstraits
Michel Rigo (Institut de Mathématiques, Université de Liège, Belgique)
Un système de numération, comme notre
système décimal usuel, peut être vu comme une bijection entre l'ensemble
des entiers naturels et le langage formé des représentations de ces
entiers. Lorsque l'on considère, de façon générale, une numération basée
sur une suite strictement croissante d'entiers et pour laquelle les
représentations sont obtenues par un algorithme glouton, la bijection
qui à un entier associe sa représentation préserve l'ordre naturel.
Ainsi, un système de numération abstrait est la donnée d'un langage L
infini (le plus souvent régulier) ordonné par ordre généalogique
croissant. L'entier n est alors représenté par le n-ième mot du langage
L.
L'introduction, il y a une dizaine d'années, de ces systèmes
abstraits a été motivée par le théorème de Cobham de 1969 qui
s'intéresse aux ensembles reconnaissables d'entiers. Un ensemble X
d'entiers est dit S-reconnaissable, pour une numération fixée S, si
l'ensemble des représentations dans le système S des éléments de X forme
un langage régulier. Ainsi les ensembles S-reconnaissables sont, d'un
certain point de vue, particulièrement simples puisque décrits par un
automate fini. Le théorème de Cobham stipule que les seuls ensembles
d'entiers simultanément reconnaissables pour deux bases entières k et l
suffisamment indépendantes, à savoir multiplicativement indépendantes,
sont exactement les unions finies de progressions arithmétiques. Ce
théorème a été le point de départ de nombreux travaux de recherche au
cours de ces quarante dernières années (généralisations à des
numérations non standards, à plusieurs dimensions, formalisme
logique,... ).
Dans ce survol liant théorie élémentaire des nombres
et théorie des automates, nous nous proposons de présenter quelques
questions et développements en lien directe avec cette question générale
: existe-t-il un lien entre les propriétés arithmétiques des nombres
(e.g., carré parfait, nombre premier, critère de divisibilité, ...) et
les propriétés syntaxiques de leurs représentations ? Les propriétés
décrites par automates finis sont-elles, par exemple, stables en
appliquant des opérations arithmétiques élémentaires comme l'addition ou
la multiplication par une constante ? Les automates permettent
également de tracer des liens avec la combinatoire des mots (suites
automatiques au sens d'Allouche et Shallit et plus généralement mots
morphiques engendrés par substitution) ou d'exprimer certains problèmes
de décision dont la solution revient à étudier la complexité en nombre
d'états (state complexity) de certaines familles de langages.
Quelques éléments à propos de l'inférence grammaticale
Marc Tommasi (LIFL, Université de Lille 3, France)
Dans cet exposé, j'introduis la
problématique de l'inférence d'une représentation d'un langage à partir
d'exemples. Les langages considérés sont des langages réguliers de mots
ou d'arbres ou plus généralement des séries rationnelles. Les
représentations sont des machines à états finis déterministes ou non.
Deux approches principales sont présentées, l'une que je qualifie
d'incrémentale et une seconde qui est globale.
Les motivations
initiales de ce travail étaient tournées vers l'estimation de
distributions de structures complexes. Mais les solutions proposées nous
permettent de mettre en évidence des liens importants entre plusieurs
thématiques : entre apprentissage automatique, théorie des langages
formels mais aussi algèbre linéaire et théorie des graphes.
Exposés invités
Dynamique symbolique sur des groupes
Nathalie Aubrun (Université de Turku, Finlande)
Dans cet exposé je présenterai quelques problèmes de dynamique symbolique sur des groupes. Les décalages de type fini sont des objets bien compris en dimension 1, mais deviennent autrement plus complexe en dimension supérieure. Je présenterai quelques résultats et problèmes qui mettent en évidence comment la structure du groupe influe sur les propriétés des décalages.
Complexité syntaxique et numérations
Émilie Charlier (Université libre de Bruxelles, Belgique),
La complexité en nombre d'états (state
complexity) d'un langage régulier est le nombre d'états de son automate
minimal. La complexité syntaxique est le cardinal du monoïde
syntaxique associé. La première ne prend en compte que le contexte à
droite alors la seconde considère les contextes à gauche et à droite.
Nous
nous intéressons aux liens entre les nombres et leurs représentations.
Dans le système décimal, un nombre est pair si sa représentation se
termine par 0, 2, 4, 6 ou 8, ce qui donne lieu à ensemble de
représentations simple, c'est-à-dire reconnu par automate. Plus
généralement, dans une base entière, tout critère de divisibilité se
traduit par un automate.
Etant donné un ensemble d'entiers, nous
voulons répondre aux questions suivantes. Quel est le nombre d'états de
l'automate minimal associé. Quelle est la complexité syntaxique
associée ? Ces questions s'étendent à des numérations plus générales.
Ces
problèmes sont motivés par des problèmes de décidabilité. Par exemple :
étant donné un automate reconnaissant un ensemble d'entiers, décider
si cet ensemble est ou non ultimement périodique.
Énumération asymptotique des automates minimaux
Julien David (LIPN, Université de Paris 13, France),
Un automate minimal est le plus petit automate déterministe accessible complet reconnaissant un langage rationnel donné.
Cet automate étant canonique, l'énumération des automates minimaux équivaut à l'énumération des langages rationnels.
On
donnera une estimation asymptotique du nombre d'automates minimaux en
étudiant leur proportion parmi les automates déterministes accessibles
complets, dont la combinatoire est mieux connue.
La preuve de ce résultat utilise des méthodes de combinatoire bijective ainsi que des méthodes probabilistes.
Le produit de concaténation et ses variantes
Jean-Éric Pin (LIAFA, CNRS, Université de Paris 7, France),
Le produit de concaténation est une
opération très importante pour l'étude des langages rationnels. Il en
existe plusieurs variantes : produit marqué, non-ambigu, déterministe, à
compteur...
Nous présenterons divers résultats, anciens ou récents, ainsi que quelques questions ouvertes relatives à ces opérations.
New partial-derivatives-based NFA construction algorithm
Bruce Watson (FASTAR Research Group, Centre for Knowledge Dynamics and Decision-Making, Stellenbosch University, South Africa)
In this talk, I will present a new algorithm constructing a nondeterministic finite automaton (NFA) from a regular expression. The algorithm displays a number of interesting properties :
- More or less direct construction of the NFA without large intermediate data-structures.
- The resulting NFA is usually very small.
- It is easier to explain, and prove correct, than many similar algorithms.
- The NFA states are annotated with additional information, making it easier to debug regular expressions.
- It lends itself to efficient implementation, using very little memory during construction.
We will begin with an overview of derivatives and related optimizations.
Exposés réguliers
Factorisations et automate universel des ω-langages
Vincent Carnino (LIGM - Laboratoire d'informatique Gaspard-Monge UMR 8049 - Marne la Vallée )
On étend dans ce travail la notion de
factorisations définie sur les mots par Conway aux mots infinis. On
montre que plusieurs types de factorisations
sont nécessaires pour
caractériser un langage. De même que pour les mots finis, on montre que
tout langage ω-rationnel admet un nombre fini de factorisations.
Ces
factorisations sont calculables à l'aide de l'ω-semi-groupe syntaxique
du langage [4]. De manière plus surprenante, la déterminisation (subset
construction) d'un automate prophétique (automate de Büchi
”co-déterministe” [1]) permet aussi de calculer certaines de ces
factorisations.
On montre ensuite comment ces factorisations
permettent de définir un automate de Büchi canonique pour chaque langage
ω-rationnel, en étendant la définition d'automate universel [3, 5] des
langages de mots finis. C'est à notre connaissance la seule définition
d'un automate de Büchi canonique pour les langages ω-rationnels.
Enfin,
quelques propriétés de cet automates sont étudiés. On montre que tout
automate de Büchi, mis sous une forme normale simple, qui reconnaît un
certain langage admet une image morphique dans l'automate canonique du
langage, qui est donc un automate universel.
Par ailleurs, on prouve qu'il s'agit du plus petit automate ayant cette propriété...
Langages rationnels 1-non ambigus et extensions
Pascal Caron (LITIS, Université de Rouen)
Afin de savoir si un fichier XML correspond au modèle que l'on s'est fixé, on utilise un fichier de modèles (DTD) qui comporte une grammaire. Ces grammaires sont composées de règles. La partie droite de ces règles est une expression rationnelle avec une forme particulière. Bruggemann-Klein et Wood ont formalisé ces expressions rationnelles et ont montré qu'elles ne dénotaient qu'une partie des langages rationnels. Ces expressions ont ceci de particulier que lors de la lecture d'un mot du langage, on peut faire correspondre de manière unique chaque lettre lue avec la lettre de l'expression rationnelle qui l'engendre. L'automate de position qui en résulte est déterministe. Les langages reconnus sont appelés langages 1-non-ambigus. Dans cet exposé, nous rappellerons les principaux résultats concernant ces langages. Nous étudierons plusieurs des extensions envisagées et nous proposerons plusieurs problèmes ouverts.
Clone with Differentia over infinite alphabet is automatic
Mohamed Dahmoune (LACL, Université Paris-Est Créteil)
We establish the automaticity of several structures whose domain is a set of finite word written in a countable infinite alphabet. We are interested, in particular, to the prefix relation, the clone predicate (a word that ends with two identical letter), and the differentia predicate (a word whose letters are all distinct). The study of the automaticity of these structures leads to claim the decidability of its first-order theory. The use of M-automata introduced by Alexis Bès allows us to obtain more extensive results of decidability. Furthermore, some results of decidability of monadic second-order theory are shown in this presentation.
Decidability for morphic sequences
Fabien Durand (LAMFA, Université de Picardie)
In this talk we will give a proof of the
decidability of the following problems : the ultimate periodicity and
the uniform recurrence of morphic sequences and other problems.
We will use the characterization of primitive substitutive sequences in terms of derived sequences.
Comportement asymptotique d'une famille d'automates cellulaires simples : résultats quantitatifs
Benjamin Hellouin (LATP, Université de Provence)
Un automate à glisseurs modélise deux types de particules de vitesses différente qui s'annihilent au contact. Partant d'une configuration aléatoire, on observe une diminution du nombre de particules avec le temps. Pour des résultats plus précis, nous nous intéressons tout d'abord au temps d'attente avant le prochain passage d'une particule, pour lequel des résultats dans un cas particulier existaient déjà. En traçant un parallèle entre le comportement de l'automate et celui d'une certaine marche aléatoire, nous étendons les résultats à une large classe de mesures initiales et à une famille d'automates ayant un comportement similaire, et les mêmes méthodes fournissent des résultats sur d'autres paramètres tels que la densité de particules ou la vitesse de convergence vers la mesure limite.
Construction de systèmes dynamiques probabilistes pour des énumérations d'animaux dirigés
Yvan Le Borgne (LaBRI, CNRS-Université de Bordeaux 1)
Depuis les années 80, diverses énumérations des animaux dirigés sur le réseau carré ont été mis en
relation
avec la densité de certains modèles de gaz sur la ligne. Je propose de
prolonger cette relation pour formaliser un lien entre ces questions et
des systèmes dynamiques probabilistes sur le carré unité.
La preuve passe par l'analyse de l'exécution d'une sorte de machine de Turing probabiliste.
Pour
les systèmes dynamiques associés aux problèmes combinatoires les plus
simples, les connaissances issues des travaux sur le problème
combinatoire permettent certaines observations. L'étude des systèmes
dynamiques les plus intéressant combinatoirement reste à faire (ou sont
peut-être déjà fait par des dynamiciens sans que je le sache).
Automates cellulaires linéaires réversibles et simulation
Vincent Nesme (CAPP - LIG, Université Joseph Fourier, Grenoble)
L'étude des relations de simulation
entre automates cellulaires est encore, malgré de vigoureux déblayages,
encore largement à l'état de friche. Il reste en général
très difficile de prouver qu'un AC n'en simule pas un autre, même lorsque cela paraît relativement évident.
*Selfsimilarity,
Simulation and spacetime symmetries*, présenté à Automata 2011,
proposait d'étudier la classe des AC linéaires, en introduisant une
technique permettant justement de prouver dans certaines situations
qu'un AC n'en simule pas un autre.
Je vais montrer comment adapter
cette technique pour résoudre une question restée ouverte en conclusion
de cet article : "Existe-t-il un automate cellulaire réversible qui soit
capable de simuler l'identité mais pas son propre inverse ?".
Conversion d’une expression rationnelle d’arbre en un automate
Nadia OUALI SEBTI (LITIS, Université de Rouen)
Les automates d’arbres sont utilisés
dans divers domaines tels que la vérification, l’apprentissage, la
linguistique ou encore la validation de schémas de langages XML. Dans
cet exposé, nous présentons une nouvelle construction qui transforme une
expression rationnelle d’arbres E en un automate d’arbres avec une
complexité en O(|E|3 ), généralisant ainsi la construction classique de
l’automate de positions dans le cas des mots.
Travaux réalisés avec Eric Laugerotte et Djelloul Ziadi.
Selon Kadanoff, le sable est-il liquide ?
Kevin Perrot (ENS de Lyon)
Le modèle de pile de sable à la Kadanoff
est un système dynamique discret en espace et en temps, non
déterministe. Pour un entier D>1, partant d'un nombre fini N de
grains empilés on applique une règle d'évolution qui fait chuter les
grains dans une direction : si la différence de hauteur entre la colonne
i et la colonne i+1 est au moins D, alors D-1 grains chutent de la
colonne i, 1 grain tombe sur chacune des D-1 colonnes i+1,i+2,...,i+D-1.
Pour D et N fixés, on arrivera toujours à la même configuration stable :
le système converge vers un unique point fixe.
On s'intéresse à la
question suivante : peut-on décrire simplement la forme du point fixe en
fonction de D et de N ? Expérimentalement, on observe une série de
vaguelettes apparaître de façon très régulière sur la queue de la pile
de sable. Nous verrons une approche inductive dans laquelle on ajoute
les grains un à un, nous permettant de prouver cette émergence pour D=3,
et discuterons des difficultés rencontrées pour généraliser ce
résultat.
Travaux réalisés avec Eric Rémila.
Mode d'acceptation pour ω-langages
Julien Provillard (I3S, Université de Nice Sophia Antipolis)
Les modes d'acceptation pour automates finis sur mots infinis sont des conditions qui permettent de sélectionner un sous-ensemble des chemins de l'automate. Les deux conditions les plus connues sont les conditions de Büchi et de Muller. D'autres conditions définies de la même façon ont déjà été étudiées dans la littérature. Nous nous intéressons ici à de nouveaux modes d'acceptation et comparons les classes qu'ils définissent aux classes existantes ainsi qu'aux ensembles de la hiérarchie borélienne. Cette classification prend également en compte l'éventuelle structure de l'automate (déterminisme, complétude).
Mis à jour (Vendredi, 08 Juin 2012 17:11)